EDITO : Radios internationales en Afrique, à quoi ça rime ?

Dans l’univers des médias, la radio conserve aisément le premier choix d’écoute dans plusieurs parties du continent africain comme l’Ouest, une partie du Nord, quelques endroits à l’Est, l’Afrique centrale et australe. Même si la radio fait actuellement le lien entre le rural et l’urbain, entre les populations alphabétisées et illettrées, locutrices des langues nationales, s’ouvrir au monde extérieur est un impératif dans le contexte de mondialisation, d’où la présence des radios dites internationales. La radiodiffusion internationale diffuse des programmes internationaux destinés à être reçus directement par le public en général. Les radios internationales entretiennent une certaine familiarité avec les auditeurs africains à travers surtout des contenus d’informations et dont le pluralisme et la liberté de choix sont manifestes. Elles sont aussi accusées d’être des vecteurs de propagande, d’aliénation culturelle des auditeurs et de déstabilisation des systèmes politiques africains. Nous pourrons en reparler.

Celles et ceux qui ont connu la radio généraliste panafricaine Africa n°1 en 1981 au Gabon rebaptisée aujourd’hui Africa Radio est loin derrière les radios des pays comme la France ou le Royaume-Uni, qui alignent des centaines d’émetteurs sur le continent africain pour relayer BBC World Service particulièrement la plus écoutée en Afrique de l’Est et marquée par la multiplicité des langues (plus de 30 langues), et (RFI) Radio France Internationale également multilingue (plus de 17 langues). Les États-Unis ont également une présence significative avec la Voix de l’Amérique qui fêtait ses 80ans en Février 2022 (diffuse en 47 langues). Quant à Radio Chine Internationale (anciennement Radio Pékin), elle accélère son implantation depuis l’installation de son premier relais FM dans le monde en 2006 au Kenya et à partir de 2010 au Sénégal (Dakar, Saint Louis, Kaolack et Zinguinchor) et au Niger (Niamey, Maradi et Zinder), tout en diffusant en langues haoussa, swahili mais aussi en français, anglais et, bien sûr, en chinois, langue dont l’apprentissage se développe en Afrique.

Enfin, plusieurs pays ayant connu de graves crises disposent de radios créées ou impulsées par l’Organisation des Nations Unies que l’on pourrait qualifier de médias de maintien de la paix comme Radio Okapi, le média le plus suivi actuellement en République démocratique du Congo. Spécialiste de la mise sur pied de ce type de radio, la Fondation Hirondelle, organisation non-gouvernementale suisse, a fait ses premières armes dans la région des grands lacs au lendemain du génocide rwandais, avec Radio Agatashya, créée en 1995, et progressivement avec le soutien de l’agence d’aide américaine USAID d’autres radios sont créées au Liberia, en République centrafricaine en 1998 et au Soudan en 2006.