Depuis 7ans aujourd’hui au Burkina Faso, en référence au 15 janvier 2016, sinistre jour où un commando terroriste a ôté la vie à 30 personnes aux cafés-restaurantls Capuccino et Taxi Brousse ainsi qu’à l’hôtel Splendide situés sur l’avenue Kwamé N’Krumah, le mercure sécuritaire est monté en puissance et tente sa stabilisation aujourd’hui. L’onde de choc médiatique créée par cet effluve est fulgurante. L’attentat est similaire à l’attaque de l’hôtel Radisson Blu à Bamako au Mali en novembre 2015, et aux attentats de Grand-Bassam en Côte d’Ivoire en mars 2016. Comment se douter que les années qui suivront cette date des régions entières seront dépeuplées au prix de la mort ! Peut-être le savions nous et la négligence s’est faite maîtresse de nos actions à tout point de vue. Comme un essai nucléaire l’opinion publique a suivi la signature de convention d’attribution de fréquence à la Radio Jeunesse Sahel à Ouagadougou le 13 avril 2021. Une radio pour lutter contre le terrorisme au Sahel chargée de diffuser des programmes pour le compte du groupe des cinq (5) pays du Sahel (Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger, Tchad). C’est une volonté des chefs d’Etat des pays du Sahel. Le projet est porté par l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF). Avons-nous trouvé ou pas la réponse ?
C’est dans cette mélasse que la radio, en ville ou en campagne, public ou privé, commerciale, associative, communautaire, confessionnelle ou autre, produit et diffuse des contenus destinés à couvrir les besoins de la population en informations. Ces dernières touchent tous les groupes sociaux et promeuvent ainsi la cohésion sociale et la démocratie. Une mission de service public soumise au respect de la Déclaration de Principes sur la Liberté d’Expression en Afrique 2002/ Commission Africaine des droits de l’homme et des peuples. Dans un contexte sclérosé par le terrorisme comment ces radios sont managées pour être économiquement viables ?
Un tour d’ensemble permet de voir qu’aujourd’hui le mot adaptation s’imbibe bien dans le vocabulaire financier, fiscal, comptable et économique des radios au Burkina Faso. Pour ce qui est du management le vocable minimum est ce qui est pratiqué. Adaptation et minimum, ces deux mots sont donc utilisés pour faire face aux charges salariales, au loyer, aux factures, aux impôts, à la connexion défectueuse, à la rareté des publicités ou avis et communiqués pour de nombreuses radios au Burkina Faso. C’est visible en grande partie dans les régions du Sahel, du Nord, du Centre-Nord, dans l’Est, dans le Centre-Est et dans la Boucle du Mouhoun pour ne citer que ces exemples dont le contexte est assujetti à l’actualité sécuritaire. L’Union Nationale pour l’Audiovisuel Libre du Faso (Unalfa) peut en faire l’éloquent témoignage.
Le marché des organisations internationales qui appuient les médias au Burkina Faso est présent avec une liste non exhaustive à l’image de International Media Support, Canal France International (CFI Développement médias), DW Akademie, Equal Access, IPAO, OSIWA, EIRENE, Fondation Hirondelle : Studio Yaffa, Counterpart International, Media Foundation for West Africa (MFWA), PNUD, UNESCO UNICEF, … Mais cela ne réduit pas le champ du constat de la résignation des appuis.
L’insécurité ou le mal blanc économique des radios au Burkina Faso fait référence au panaris. Le panaris ou mal blanc, est une infection bactérienne de l’extrémité des doigts ou des orteils, avec formation d’un abcès. Si et seulement si, c’est un stade de panaris contextuel aujourd’hui au Burkina Faso, nous savons quand, comment, où et probablement pourquoi ça débuté. Alors si le docteur a fait un mauvais diagnostic du malade, la suite du traitement achèvera le patient plutôt que de le sauver.
Rachid Assade ZONGO